Recherche d'une esthétique générationnelle
Texte et image : composition d'un poème à partir d'un document iconographique (photo, tableau..)
http://tempoepoesie.blogspot.com
Abîme
Par-dessus les flots, j’irai au gré des marées,
Fouetté par les embruns, porté par les courants :
Inscrivant sur l’eau le tracé de mon passé.
Je m’en irai, dans le néant de l’océan.
Je ne pleurerai pas, ne pardonnai rien,
Mais je serais écume emportée au vent ;
Et je serai seul, bien seul, comme un orphelin,
Par le fond, attiré - comme par un amant.
Quentin, 1ère 2010
Abîmes
Par les flots bleus béant, j’irai par les courants,
Fouetté par les embruns, briser l’onde glacée ,
Songeur, j'aspirerai l’azur de l’océan.
J’inscrirai sur l’eau le tracé de mon passé.
Je ne pleurerai pas, ne pardonnai rien,
Mais je serais écume emportée au vent ;
Et je serai seul, bien seul, comme un orphelin,
Par le fond, envouté - comme par un amant.
Quentin, 1ère 2010
Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme.
Arthur RIMBAUD
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Le Lycéen internaute, la création artistique et l'amour
(à travers ses rencontres.. dans sa ville, dans son école, dans ses voyages..)
"L'amour, ça ne suffit pas"...
Joël Pommerat, La Réunification des deux Corées
Affiche de Thanks to my eyes,
Opéra de Joël Pommerat d'après Grâce à mes yeux
"Pas
de deux"
générationnels
et intergénérationnels en palimpsestes
avec la mise en scène en abyme d'une aventure d'écriture paradoxale
en "cercles/fictions" et
"en
présences"
A la recherche
du temps perdu.. d'une esthétique générationnelle et intergénérationnelle à la fois :
une
enquête anthropologique sur la place du sujet dans l'histoire de la
communication et des représentation
o o
Un roman
collectif polyphonique
générationnel
et intergénérationnel
en palimpseste pour une aventure d'écriture
en "cercles/fictions"
et
"en
présences"
Comment participer à cette aventure d'écriture polyphonique générationnelle ?
Envoyez vos diptyques, vos chapitres et/ou vos articles à cette adresse :
tempoe@hotmail.fr
4ème diptyque : un document iconographique* et une description pour inscrire le roman dans son cadre spatio-temporel.
* photo, tableau, collage...
3ème diptyque : l'écriture d'un dialogue initiatique (un chapitre).
2ème diptyque : l'écriture d'un début de roman et la
proposition d'un premier story-board à partir de titres de chapitres
(20/30).
1er diptyque : la présentation d'un début de roman de son choix et d'une argumentation sur les qualités de cette première page de roman choisie.
Votre
avis sur les pages du roman ou les propositions de chapitres et/ou de
story-board* pourront également être mis en ligne
dans ce making of du roman.
* story-board : proposition de titres de chapitres (entre 20 et 30) avec si possible un résumé de chaque étape de la narration.
Les chapitres du roman et les propositions de titres de chapitres seront mis en ligne dans le making of du roman à la suite des réunions de Comités de lecture éditoriaux en classes de Secondes, de Premières et de Terminales.
C'est ainsi, à la suite de ces lectures et propositions de ré-écritures successives que le roman, palimpseste en "cercles/fictions", devrait trouver sa forme, son esthétique générationnelle..
"Tout est dans la forme" , Balzac,
Illusions perdues
"L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible", Paul Klee
"Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant."
Arthur Rimbaud, Poésies 1870-1871
Les scènes imaginaires "en Cercles/Fictions" de Joël Pommerat et de La Compagnie Louis Brouillard
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"Sans
clefs, la grande armoire " ?
Rimbaud,
"Les étrennes des orphelins",
Poésies, 1870
Détail d'un tableau de Samuel van Hoogstraten, Les pantoufles
(entre 1654 et 1662) - Musée du Louvre
"J'ai seul la clef de cette parade sauvage."
Rimbaud, "Parade", Illuminations
"Il n'est qu'un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s'il pousse ses racines au plus profond de votre coeur." Rainer-Maria Rilke, Lettre à un jeune poète (1903)
"En Grèce, ai-je dit, vers et lyres rythment l'Action."
Arthur Rimbaud, Poésies 1870-1871 (Poésies/Gallimard, p. 88)
"En attendant, demandons aux poètes du nouveau"..
"Car Je est un autre"
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"Amant alterna Camenae", Virgile, L'Enéide
(Les Muses aiment les chants alternés)
"Les
Inséparables"
d'Esther Shalev-Gerz, fabriqué par Jaeger-LeCoultre
http://tempoemythe.blogspot.com
L'écriture d'un roman pour rendre son temps au temps
Où est passé le temps ? *
Le temps de lire, le temps d'écrire,
.. le temps d'aimer ..
* Titre d'un collectif sous la direction de Jean Birnbaum (folioessais)
"Le style, c'est l'homme", Buffon
"car
le style pour l'écrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre,
est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation,
qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la
différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le
monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret
éternel de chacun. Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous,
savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le
nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux
qu'il peut y avoir dans la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul
monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et, autant qu'il y a
d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition,
plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini
et, bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il
s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon
spécial.
Ce travail de
l'artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de
l'expérience, sous des mots quelque chose de différent, c'est exactement
le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons
détourné de nous-même, l'amour-propre, la passion, l'intelligence, et
l'habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus
de nos impressions vraies, pour nous les cacher entièrement, les
nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie.
En somme, cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il
exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie,
cette vie qui ne peut pas s'"observer", dont les apparences qu'on
observe ont besoin d'être traduites et souvent lues à rebours et
péniblement déchiffrées. Ce travail qu'avaient fait notre amour-propre,
notre passion, notre esprit d'imitation, notre intelligence abstraite,
nos habitudes, c'est ce travail que l'art défera, c'est la marche en
sens contraire, le retour aux profondeurs où ce qui a existé réellement
gît inconnu de nous, qu'il nous fera suivre. Et sans doute c'était une
grande tentation que de recréer la vraie vie, de rajeunir les
impressions. Mais il y fallait du courage de tout genre, et même
sentimental. Car c'était avant tout abroger ses plus chères illusions,
cesser de croire à l'objectivité de ce que l'on a élaboré soi-même".
Marcel Proust, Le Temps retrouvé (La Pleiade, p. 896)
"Tempo è galant'uomo"
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (III, 5)