Atelier de ré-écriture en palimpsestes

"Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage"

Nicolas Boileau, "Art poétique"


Envoyez votre proposition de story-board et/ou vos chapitres à cette adresse : tempoe@hotmail.fr

Ils  paraîtront au fil des propositions.

 "Les Inséparables" d'Esther Shalev-Gerz, fabriqué par Jaeger-LeCoultre



"Tempo è galant'uomo"


"L'écriture par fragments est liée à la littérature. Dans un roman, on n'arrête pas de voyager, de faire des ellipses." 
 Joël Pommerat
 
Extraits des notes prises au cours de l'entretien accordé par Joël Pommerat aux élèves de l'EABJM à l'issue de la représentation de La Réunification des deux Corées, vendredi 1er février 2013 : réponse à une question posée à propos de l'influence du cinéma, de son expérience cinématographique sur son théâtre. 

cf. Rubrique :Le story-board


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Expériences d'écriture automatique : 

1er diptyque : du tableau au poème
2ème diptyque : du portrait au portrait du personnage



André Breton, Manifeste du Surréalisme, 1924

« Placez-vous dans l'état le plus passif ou réceptif que vous pourrez... écrivez-vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas vous retenir et ne pas être tenté de vous relire »

"Faites-vous apporter de quoi écrire, après vous être établi en un lieu aussi favorable que possible à la concentration de votre esprit sur lui-même. Placez-vous dans l'état le plus passif, ou réceptif, que vous pourrez. Faites abstraction de votre génie, de vos talents et de ceux de tous les autres. Dites-vous bien que la littérature est un des plus tristes chemins qui mènent à tout. Ecrivez vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire. La première phrase viendra toute seule, tant il est vrai qu'à chaque seconde il est une phrase étrangère à notre pensée consciente qui ne demande qu'à s'extérioriser. Il est assez difficile de se prononcer sur le cas de la phrase suivante ; elle participe sans doute à la fois de notre activité consciente et de l'autre, si l'on admet que le fait d'avoir écrit la première entraîne un minimum de perception. Peu doit vous importer, d'ailleurs ; c'est en cela que réside, pour la plus grande part, l'intérêt du jeu surréaliste. Toujours est-il que la ponctuation s'oppose sans doute à la continuité absolue de la coulée qui nous occupe, bien qu'elle paraisse aussi nécessaire que la distribution des noeuds sur une corde vivante. Continuez autant qu'il vous plaira. Fiez-vous au caractère inépuisable du murmure. Si le silence menace de s'établir pour peu que vous ayez commis une faute : une faute, peut-on dire, d'inattention, rompez sans hésiter avec une ligne claire. A la suite du mot dont l'origine vous semble suspecte, posez une lettre quelconque, la lettre l, et ramenez l'arbitraire en imposant cette lettre pour initiale au mot qui suivra."
 
Expérience d'écriture automatique, et de ré-écriture : texte confié par Eloïse (Atelier de poésie)


     La cascade d'argent coulait tranquillement sur les roches à moitié brisées où les oiseaux bleu nuancés chantaient à pleine voix leur amour qu'ils portaient pour chacun et ils se regardaient d'un air apaisé comme si la lune avait enfin rencontré le soleil et que la nuit avait enfin connu le jour. La nuit de ses milles miroirs apportait de la clarté sur nos maisons à moitié éclairées. Dedans, une vision typique d'une famille avachie devant la télévision étant tels des zombies à la recherche d'une proie. Leurs regards étaient perdues et vides et leur visages étaient éclaircis par la lumière aveuglante du carré électrique. Le rêve étant une image abstraite de ce que l'on souhaite quand nous sommes conscients n'est qu'un espoir de plus ou de moins dans nos vies monotones et sans actions. De son côté la forêt qui était recouvert d'un manteau de velours vert anglais était musicale et orchestrée par les oiseaux nomades et par les animaux perdues dans le cadavre de leur proie. Le soleil de son jaune aveuglant saupoudrait notre peau d'une lumière atypique. Cachée de temps en temps par des nuages traîtres, il se débattait pour pouvoir ne serait-ce que faire passer un rayon de soleil. C'était une bataille de lumière. La feuille accrochée était la dernière survivante à un automne infernal. De ses nuances passant de la couleur feu au vert pomme, elle laissait couler au milieu de sa structure une goutte d'eau solitaire. Elle était timide et apeurée par peur de s'éclater à la fin de son voyage interminable. Allait-elle tomber sur un passant innocent ou sur un oiseau voyageant? Elle l'ignorait. 

Eloïse


     La cascade d'argent coulait tranquillement sur les roches à moitié brisées où les oiseaux bleu nuancés chantaient à pleine voix l'amour qu'ils se portaient mutuellement et ils se regardaient d'un air apaisé comme si la lune avait enfin rencontré le soleil et que la nuit avait enfin connu le jour. La nuit de ses milles miroirs apportait de la clarté sur nos maisons à moitié éclairées. Dedans, une vision typique d'une famille avachie devant la télévision [étant] tels des zombies à la recherche d'une proie. Leurs regards étaient perdues et vides et leur visages [étaient] éclaircis par la lumière aveuglante du carré électrique. Le rêve étant une image abstraite de ce que l'on souhaite quand nous sommes conscients n'est qu'un espoir de plus ou de moins dans nos vies monotones et sans actions. De son côté la forêt qui était recouverte d'un manteau de velours vert anglais était musicale et orchestrée par les oiseaux nomades et [par] les animaux perdues dans le cadavre de leur proie. Le soleil de son jaune aveuglant saupoudrait notre peau d'une lumière atypique. Cachée de temps en temps par des nuages traîtres, il se débattait pour pouvoir ne serait-ce que faire passer un rayon de soleil. C'était une bataille de lumière. La feuille accrochée était la dernière survivante à un automne infernal. De ses nuances passant de la couleur feu au vert pomme, elle laissait couler au milieu de sa structure une goutte d'eau solitaire. Elle était timide et apeurée par peur de s'éclater à la fin de son voyage interminable. Allait-elle tomber sur un passant innocent ou sur un oiseau voyageant? Elle l'ignorait. 




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A paraître :  

Les comptes-rendus des différents Comité éditoriaux des  rentrées 2012  et 2013 
sur Pierre et Jean de Maupassant

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Atelier de ré-écriture :


Sujet : Vous écrivez à un romancier pour lui proposer d'adapter son roman au cinéma en lui précisant ce que vous aimeriez pouvoir transformer dans l'évolution de l'intrigue.

Proposition de ré-écriture de la lettre de Chloé :

"La vérité est en marche, et rien ne l'arrêtera", Emile Zola

Cher Monsieur Zola,

[Je me présente, Directrice cinématographique en herbe.] Dans cette lettre, j’aimerais partager avec vous un projet qui me tient a coeur depuis ma jeunesse; j’aimerais reprendre [votre illustre oeuvre] La Curée , modifier le destin de Renée et de finalement, l’adapter pour le cinema.
Je voudrais accentuer la notion du crime antique afin de mettre en avant l’intertextualité La Curée et Phèdre. Je veux filmer l’histoire d’une Phèdre moderne transposée dans la sociéte parisienne du Second Empire. Durant ma lecture, j’ai particulièrement apprecié votre habile utlisitation de la mise en abyme; votre adaptation de Phèdre selon le code historique, idéologique et social de votre temps.
Dans ce passage, Renée et Maxime assistent à une représentation de Phèdre au Théâtre-Italien. Renée se perd dans son rêve douloureux; elle réalise qu’à travers cette piece, à travers la Ristori, c’est elle même qu’elle retrouve. Elle assiste à ce que lui promet sa destinée.
J’aimerais que Renée s’identifie au personage illustre de Phèdre de façon complète. Au lieu de rester incapable de s’élever à la grandeur tragique de son acte incestueux, je voudrais qu’elle s’élève au niveau d’une épopée antique. Cette fin pathétique due à une méningite (maladie pouvant venir de la croyance que notre mort aurait été préférable), pourrait être remplacée par un acte honorable et épique: l’empoisonnement. Cet acte ne [sauvera pas sa peau], mais son âme.
Cette fin correspondrait plus aux attentes des spectateurs de nos jours; donner une image théâtrale de la réalite.
 Croyez bien, Cher Monsieur Zola, à mes plus amicales pensées.


Texte d'appui de Chloé : extrait de La Curée de Zola 
 

Un soir, ils allèrent ensemble au Théâtre-Italien. Ils n'avaient seulement pas regardé l'affiche. Ils voulaient voir une grande tragédienne italienne, la Ristori, qui faisait alors courir tout Paris, et à laquelle la mode leur commandait de s'intéresser. On donnait Phèdre . Il se rappelait assez son répertoire classique, elle savait assez l'italien pour suivre la pièce. Et même ce drame leur causa une émotion particulière, dans cette langue étrangère dont les sonorités leur semblaient, par moments, un simple accompagnement d'orchestre soutenant la mimique des acteurs. Hippolyte était un grand garçon pâle, très médiocre, qui pleurait son rôle. 
-- Quel godiche ! murmurait Maxime. 
Mais la Ristori, avec ses fortes épaules secouées par les sanglots, avec sa face tragique et ses gros bras, remuait profondément Renée. Phèdre était du sang de Pasiphaé, et elle se demandait de quel sang elle pouvait être, elle, l'incestueuse des temps nouveaux. Elle ne voyait de la pièce que cette grande femme traînant sur les planches le crime antique. Au premier acte, quand Phèdre fait Oenone la confidence de sa tendresse criminelle ; au second, lorsqu'elle se déclare, toute brûlante, à Hippolyte ; et, plus tard, au quatrième, lorsque le retour de Thésée l'accable, et qu'elle se maudit, dans une crise de fureur sombre, elle emplissait la salle d'un tel cri de passion fauve, d'un tel besoin de volupté surhumaine que la jeune femme sentait passer sur sa chair chaque frisson de son désir et de ses remords. 
-- Attends, murmurait Maxime à son oreille, tu vas entendre le récit de Théramène. Il a une bonne tête, le vieux ! 
Et il murmura d'une voix creuse : 
A peine nous sortions des portes de Trézène, Il était sur son char... 
Mais Renée, quand le vieux parla, ne regarda plus, n'écouta plus. Le lustre l'aveuglait, les chaleurs étouffantes lui venaient de toutes ses faces pâles tendues vers la scène. Le monologue continuait, interminable. Elle était dans la serre, sous les feuillages ardents, et elle rêvait que son mari entrait, la surprenait aux bras de son fils. Elle souffrait horriblement, elle perdait connaissance, quand le dernier râle de Phèdre, repentante et mourant dans les convulsions du poison, lui fit rouvrir les yeux. La toile tombait. Aurait-elle la force de s'empoisonner, un jour ? Comme son drame était mesquin et honteux à côté de l'épopée antique ! et tandis que Maxime lui nouait sous le menton sa sortie de théâtre, elle entendait encore gronder derrière elle cette rude voix de la Ristori, à laquelle répondait le murmure complaisant d'Oenone. 


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Atelier d'écriture de la classe de 2de 3 avec Maryse Wolinsli : jeudi 25 avril 2013 au CDI de l'EABJM





"Le principal c'est de faire : écrire simple (sans chercher des mots extraordinaires."

Verbes à éviter : être/faire 

Plan ? On ne sait pas trop où on va.

Une base : trouver un cadre.
-- un début
-- installer des personnages
-- un décor
-- passé/présent ?
-- là où nous vivons ?
-- Paris/ ville imaginaire ? ville de province ?
-- pas le même personnage

L'INTRIGUE : parfois on part sur un titre, souvent on le change.
Souvent, c'est l'éditeur qui trouve le titre (terminée la grande époque des éditeurs/écrivains : Gide, Proust...)

UNE PETITE HISTOIRE : LE ROMAN DE MATHILDE

Elle est mère de famille. Elle a 4 enfants (3 filles et un garçon entre 8 et 15 ans). Pour vivre, elle joue le rôle de "nègre" (personne qui écrit pour quelqu'un d'autre des "best seller" qu'elle ne signe pas. Elle devient aigrie : elle a envie d'écrire pour elle, mais elle n'a pas le temps. Elle hérite d'une maison...
Voilà la base de l'histoire.
Que va-t-il se passer pour que Mathilde puisse arriver à écrire, à continuer à gagner sa vie pour faire vivre sa famille  et garder sa maison ? 

Proposition de Benjamin : en lisant une histoire à son plus jeune enfant pour l'endormir, elle découvrirait une phrase.

--  Ce serait quoi cette phrase ?
-- Une phrase qui reflèterait ce qu'elle pense elle-même.

Chacun propose sa phrase : je/il ? (commencer par "je"...)

Le Monstre, c'était lui : Simon
Le succès est déterminé par l'estime qu'on a de son travail : Luke.
Il fallait y croire : Maxime (Commentaire de Maryse : "une phrase qui n'est pas fermée") 
Puis elle retourna en jeunesse : Théo
"Laissez dire les sots, le savoir a son prix", La Fontaine, "L'Avantage de la science" : Axel  
Et ils vécurent heureux : Oliver
Il ne fallait en effet pas renoncer : Patrick
Son rêve lui ouvrit les yeux sur la vérité : Christopher
Quand on veut, on peut : Edwin
Une vie ensoleillée ressemble à une vie où les obstacles sont surpassés et les souhaits exaucés :  Eloïse ("Là aussi, c'est très ouvert") 
La plus grande peur qui doit être vaincue est la peur du rejet : Alice
Grâce à cet obstacle surpassé elle était heureuse et épanouie : Alix
La route vers son destin ne peut être construite que par soi-même : Floriane
Un nouveau départ lui semblait maintenant possible ("réfléchir sur le fait qu'elle veut écrire un livre sur elle-même/ un livre sur quoi ?")
Sur la trace de ses pas il découvrait sa propre voie : Benjamin
Je ferai tout pour voler de mes propres ailes : Marion
Et dans ce geste simple, tout se dessine : Margaux  
Et l'enfant murmure, je suis défférente, telle est ma force : Chloé
Ce moment d'euphorie fut éphémère, j'étais de retour : Kymia ("La violence est le dernier refuge de l'inconséquence", Asimov)
L'amour de nos coeurs touchait les frontières de l'idéal : Clara
Il ne faut pas que ses envies restent des désirs mais qu'ils deviennent des convictions : Clément
Rien n'est inaccessible : Kensuke
Ce n'est pas parece qu'on est pauvre qu'on ne peut pas vivre heureux : Dennis
Son savoir être guida alors sa plume et elle écrivit sa première ligne : Maxime   

PROJET : rédiger un texte à partir de phrases choisies mises bout à bout  (par exemple celles surlignées en bleu)
 

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 Dominos
On aligne les pièces, l'une derrière l'autre, elles ne se touchent pas, ne se connaissent pas. Un simple geste, un petit coup de pouce, et voilà que tout commence. La première vacille, perd l'équilibre, tombe, la deuxième l'imite, le reste suit. La chaîne ne s'arrête pas, les chutes se succèdent, les pièces se touchent, se rencontrent. On perd le cours des événements, plus de début, plus de fin, juste une suite interminable. Si on en retire une, on change l'avenir, chaque pièce est unique, mais existe pour compléter le jeu.
Zeynep (actuellement en Terminale )

Propositions de quatrièmes de couverture en Atelier de Théâtre de 3ème (2009-2010)
 Première mise en scène de ce texte proposée au cours de l'atelier de 3ème , 2009-2010


"Elle était belle à l'image du jour qu'elle ne voyait pas; ce jour dont la lumière s'affaiblissait, tandis qu'elle demeurait plongée dans l'obscurité. Mes yeux crevaient l'horizon, ainsi les siens attendaient mes paroles pour s'en faire une vision. Ma petite sœur, immense d'esprit. Le Destin lui avait ôté la vue; après l'avoir regardé de haut, elle avait saisi la plume de l'espoir pour tracer les grandes lignes de sa vie. Je la poussais dans le puits sans fond de l'imagination;je m'étais chargée de lui offrir l'or d'un monde rose que je faisais sien... Elle, me donnait l'espoir de son regard."
Léa (actuellement en Terminale )





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"Sans clefs, la grande armoire " ?
Rimbaud, "Les étrennes des orphelins", Poésies, 1870





"Le style, c'est l'homme même", Buffon 


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