Réunion éditoriale en 2de3 : proposition de chapitres de romans ("cadavre exquis")

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Réunion éditoriale en 2de3 : proposition de chapitres de romans ("cadavre exquis"

Errance
Cette délicatesse imperceptible
Le tableau
La route vers l'infini
Page blanche
Bonheur
Mon âme soeur
Ripples dans un étang vide
La petite bille rouge
Un jour d'été
La foule monochrome
Le rêve maudit
Le bronzage s'efface
La fin de Rodriguez
Voyage perdu
Le soleil se couche
Un colis
Avion
Une rencontre mystérieuse
Génie caché
Une nouvelle destination

Compte-rendu du Comité éditorial de fin d'année : jeudi 13 juin 2013 en 2de 3


Ordre du jour : distribution des chapitres

Présentation du tableau choisi par Edwin "La nuit étoilée" de Van Gogh et lecture de son poème.
(cf. Rubrique : la question du personnage ou le personnage en question).
Présentation d'oeuvres picturales et de photos en correspondance avec un poème (composé et/ou choisi) avant le passage à l'autoportrait et à la création de personnages (ou pas*).
Photo choisie par Margaux en correspondance avec le poème d'Aragon qu'elle a choisi : à suivre...

Première distribution des chapitres :
Tous les synopsis n'ont pas encore été présentés : mise en ligne prochaine.
cf. Rubrique : Synopsis
Tous les chapitres n'ont pas été distribués : à suivre...
Il a été décidé de ne pas numéroter les chapitres afin que ces derniers puissent être distribués, redistribués et agencés au fur et à mesure des propositions (mouvement brownien).
Il est possible de rédiger un chapitre du roman à partir d'un titre de chapitre déjà choisi par un autre romancier lycéen.
Il est également possible de proposer plusieurs chapitres.

Chapitres choisis : à partir des synopsis proposés par Marion, Chloé, Benjamain, Eloïse et Victoria
L'illusion du bonheur : Eloïse
Le sphinx : Axel
Le réveil : Patrick
Désir inavouable/ Illusions perdues : Simon
Seul dans le noir : Clément
"Pas de deux" : Axel
Bombe à retardement : Dennis
La chute : Kensuke
Reflets : Maxime
Ambition/Spleen : Alix
Amitié ou intérêt ? Marion
Excès : Floriane

Nouvelles propositions : La Rencontre
Verre à moitié vide à moitié plein : Dennis
Brouillard : Maxime
Mise au point : Kimia
Entrée en matière
Fusion

Débat à propos de la question des titres de chapitres : il est possible de rédiger un chapitre et d'en proposer un titre une fois seulement le chapitre rédigé (proposition de Clara)

* Débat à propos de la question du personnage : Simon pense qu'il faut choisir un pe
rsonnage et s'attacher à ses pas, "sinon ce n'est pas intéressant pour le lecteur"...
Est-il encore possible, dans le cadre de la recherche d'une esthétique contemporaine de "revenir à la notion de personnage" ?

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Fin de la séance : lecture d'un poème d'Aragon

Je vais te dire un grand secret Toute parole
A ma lèvre est une pauvresse qui mendie
Une misère pour tes mains une chose qui noircit sous ton regard
Et c'est pourquoi je dis si souvent que je t'aime
Faute d'un cristal assez clair d'une phrase que tu mettrais à ton cou
Ne t'offense pas de mon parler vulgaire Il est
L'eau simple qui fait ce bruit désagréable dans le feu

Je vais te dire un grand secret Je ne sais pas
Parler du temps qui te ressemble
Je ne sais parler de toi je fais semblant
Comme ceux très longtemps sur le quai d'une gare
Qui agitent la main après que les trains sont partis
Et le poignet s'éteint du poids nouveau des larmes

Je vais te dire un grand secret J'ai peur de toi
Peur de ce qui t'accompagne au soir vers les fenêtres
Des gestes que tu fais des mots qu'on ne dit pas
J'ai peur du temps rapide et lent j'ai peur de toi
Je vais te dire un grand secret Ferme les portes
Il est plus facile de mourir que d'aimer
C'est pourquoi je me donne le mal de vivre

Mon amour.

 
Louis Aragon, Elsa


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"L'amour heureux n'a pas d'histoire dans la littérature occidentale. Et l'amour qui n'est pas réciproque ne passe point pour un amour vrai. La grande trouvaille des poètes de l'Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondiale, ce qui exprime le plus profondément l'obsession de l'Européen : connaître à travers la douleur, c'est le secret du mythe de Tristan, l'amour-passion à la fois partagé et combattu, anxieux d'un bonheur qu'il repousse, magnifié par sa catastrophe, -- l'amour réciproque malheureux." 

"Considérez notre littérature. Le bonheur des amants ne nous émeut que par l'attente du malheur qui le guette. Il y faut la menace de la vie et des hostilités qui l'éloignent dans quelque au-delà."

 Denis de Rougemont, L'Amour en Occident (1939)


 Questions d'Alix : 

-- Croyez-vous au coup de foudre ?
-- Combien de temps ça dure, un coup de foudre ?

"Il n'y a pas d'amour heureux", Aragon 

"Passion veut dire souffrance, chose subie, prépondérante du destin sur la personne libre et responsable. Aimer l'amour plus que l'objet de l'amour, aimer la passion pour elle-même, de l'amabam amare* d'Augustin jusqu'au romantisme moderne, c'est aimer et chercher la souffrance. Amour-passion : désir de ce qui nous blesse, et nous anéantit par son triomphe. C'est un secret dont l'Occident n'a jamais toléré l'aveu, et qu'il n'a cessé de refouler, - de préserver ! Il en est peu de plus tragiques, et sa résistance nous invite à porter sur l'avenir de l'Europe un jugement très pessimiste. [...]

Pourquoi l'homme d'Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que toute sa raison condamne ? Pourquoi veut-il cet amour dont l'éclat ne peut-être que son suicide ? C'est qu'il se connaît et s'éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagner décrit bien davantage qu'une catastrophe romanesque : il décrit l'essentielle catastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des racines de l'instinct de la guerre en nous."
"
Denis de Rougement, L'Amour en occident, 1939
amabam amare : j'aimais aimer



"Vous ne comprenez donc pas que les gens de mon espèce, ceux qui créent, sont rigoureusement incapables d'ôter la vie ?"
Agatha Christie, Le Vallon




Tableau choisi par Simon :


 
Tristan et Yseult, Rogelio de Egusquiza
 



Synopsis inspirés dans un premier temps de la construction du  Roman de Tristan et Yseut
en perspective croisée avec celui de Cendrillon de Joël Pommerat
 dans le prolongement de l'aventure d'écriture romanesque des Collégiens internautes : http://tempoeclipse.blogspot.com
 
Actualisation du roman médiéval à partir de deux principes :
Recherche de titres de chapitres à valeur universelle, transposables dans un récit contemporain.
Transposition du thème de l'amour à celui de  l'amitié (au Collège http://tempoeclipse.blogspot.com)
Première partie
Le rendez-vous épié

La réconciliation
Le complot de la fleur de farine
La fuite de Tristan
Yseut au bûcher
Les lépreux
La forêt* de Morois (départ) * lieu symbolique
Le secret de Marc
La rencontre avec l'ermite
Le chien Husdent
Governal surprend l'un des traîtres
L'Arc Infaillible => l'exploit
La dénonciation du forestier, les amants endormis
La dissipation des effets du philtre et le renoncement
Le retour chez l'ermite
La lettre
La séparation
Seconde partie
Le retour d'Yseut
Les adieux des amants
Les accusations contre Yseut
Le rendez-vous des amants
Périnis chez Arthur
Tristan en lépreux
Le Cavalier Noir* symbole de l'opposant
Le serment d'Yseut
La mort des traîtres => La révélation, la surprise, la découverte...
 

Tempo è galant'uomo


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La question du personnage ou le personnage en question : 

* Débat à propos de la question du personnage : Simon pense qu'il faut choisir un personnage et s'attacher à ses pas, "sinon ce n'est pas intéressant pour le lecteur"...
Est-il encore possible, dans le cadre de la recherche d'une esthétique contemporaine de "revenir à la notion de personnage" ?

Objet d'étude (EAF) : Le personnage de roman, du XVIIème à nos jours.

Sujet de dissertation 2013 (S/ES) :

Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ?

Sujet d'invention 2013 (S/ES) :

Le regard que porte la narratrice du texte de Colette extrait de Sido sur sa mère fait de cette dernière un personnage fascinant. Comme Colette et en vous inspirant des autres textes du corpus, vous proposerez le portrait d'un être ordinaire qui, sous votre regard, prendra une dimension extraordinaire.


"Je ne peins pas l'homme, je peins le passage", Montaigne


"Pas de deux" générationnels et intergénérationnels : 

de l'autoportrait par la mise en correspondance d'un tableau et d'un poème  à la création d'un personnage fictionnel, de la rencontre (ou des rencontres) à la multiplication des perspectives.



"On ne pense que par images, si tu veux être philosophe écris des romans", Camus

  Le diptyque de Chloé : composition d'un poème en correspondance avec un tableau.

cf. La rubrique : "Continu/Discontinu : le personnage de roman en question" 


         Wu Kuan Te, "To be or not to be"


Etre ou paraître


Il était une fois, des âmes vagabondes, désenchantées
errant dans le cercle des illusions perdues ou malmenées.
Des masques de fer, dévoilant par moment des fragments de regrets.
Des âmes attachées une à une par des promesses oubliées, des intérêts.
Des âmes habillées par l’argent.
Des âmes dénudées par le jugement.
Des oiseaux aux ailes mouillées, lourdes de mensonge.
Des râles étouffés, vaporisés dans la routine.
Des âmes vacillant dans ce brouillard coloré,
persuadées, encore et encore, que l’argent rachètera leur passé.


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A suivre : les notes prises par Chloé au cours de l'entretien avec Jean-François Sivadier


"Le lieu et la formule", Arthur Rimbaud

Le lycéen internaute, la création artistique et l'amour
dans sa ville, dans son école, dans ses voyages, dans ses rencontres...
 un roman collectif générationnel et intergénérationnel en palimpseste pour une aventure d'écriture
 "en présences"



"Tempo è galant'uomo"...


"Eucharis me dit que c'était le printemps", des Aventures de Télémaque aux Illuminations...

"Locus amoenus" ?
Tapisserie d'Aubusson, XVIIIème siècle 

"Les mots s'allument de reflets réciproques", Stéphane Mallarmé 

Les textes, les mouvements littéraires et culturels : 

"Tout est dans la forme", Balzac
"Le temps lui-même est une forme", Roland Barthes.

"Amant alterna Camenae", Virgile
("Les Muses aiment les chants alternés")


http://tempoeclipse.blogspot.com



Le Chevalier à la croisée des chemins, Victor Mikhailovich Vasnetsov (1878) 


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Où est passé le temps ?

.. le temps d'aimer ..

"L'amour, ça ne suffit pas"
Joël Pommerat, La Réunification des deux Corées

"Non, vous ne m'aimez point comme il faut que l'on aime", Célimène
Le Misanthrope ou L'Atrabilaire amoureux, Molière 

-- Rodrigue, as-tu du coeur ?
-- Percé jusques au fond du coeur"...

Rodrigue dans Le Cid de Corneille
 
-- Où c'est qu'il est l'coeur de tout ça ?

Valère Novarina, La Lettre aux acteurs, Théâtre de paroles

Dante et Béatrice, Henry Holiday (1883)
  
Questions d'Alix : 

-- Croyez-vous au coup de foudre ?
-- Combien de temps ça dure, un coup de foudre ?

"Il n'y a pas d'amour heureux", Aragon 

"Passion veut dire souffrance, chose subie, prépondérante du destin sur la personne libre et responsable. Aimer l'amour plus que l'objet de l'amour, aimer la passion pour elle-même, de l'amabam amare d'Augustin jusqu'au romantisme moderne, c'est aimer et chercher la souffrance. Amour-passion : désir de ce qui nnous blesse, et nous anéantit par son triomphe. C'est un secret dont l'Occident n'a jamais toléré l'aveu, et qu'il n'a cessé de refouler, - de préserver ! Il en est peu de plus tragiques, et sa résistance nous invite à porter sur l'avenir de l'Europe un jugement très pessimiste. [...]

Pourquoi l'homme d'Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que toute sa raison condamne ? Pourquoi veut-il cet amour dont l'éclat ne peut-être que son suicide ? C'est qu'il se connaît et s'éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagner décrit bien davantage qu'une catastrophe romanesque : il décrit l'essentielle catastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des racines de l'instinct de la guerre en nous."
"
Denis de Rougement, L'Amour en occident, 1939


"Vous ne comprenez donc pas que les gens de mon espèce, ceux qui créent, sont rigoureusement incapables d'ôter la vie ?"
Agatha Christie, Le Vallon


"Tempo è galant'uomo"
Le Mariage de Figaro, Beaumarchais (III,5)

Une aventure d'écriture romanesque générationnelle et intergénérationnelle en palimpseste et "en présences"



"On ne pense que par images, si tu veux être philosophe écris des romans", Albert camus




Chaïm Soutine, "Route folle à Cagnes", 1923

"Le diable c'est l'ennui", Peter Brook

Roman collectif des Collégiens :  http://tempoeclipse.blogspot.com


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"L'écriture par fragments est liée à la littérature. Dans un roman, on n'arrête pas de voyager, de faire des ellipses." Joël Pommerat 
 
Extraits des notes prises au cours de l'entretien accordé par Joël Pommerat aux élèves de l'EABJM dans le cadre du Partenariat avec L'Odéon-Théâtre de l'Europe à l'issue de la représentation de La Réunification des deux Corées, vendredi 1er février 2013 : réponse à une question posée à propos de l'influence du cinéma, de son expérience cinématographique sur son théâtre.
Recherche d'une esthétique générationnelle et intergénérationelle : 
le débat est ouvert, par l'expérience de l'écriture...

Rubriques : Les questions de l'intrigue/des personnages ou les personnages/l'intrigue en question
Une enquête anthropologique sur la place du sujet dans l'histoire de la communication et des représentation

"Sans clefs, la grande armoire " ?
Rimbaud, "Les étrennes des orphelins", Poésies, 1870



"Tout est dans la forme"
Balzac, Illusions perdues



"Je leur demande d'être les enfants de leurs parents, c'est tout.
C'est beaucoup, mais ça me paraît naturel de demander ça dans ce contexte de l'art. Je demande à des personnes de me donner à voir, à entendre, à ressentir ce qu'elles sont pour en faire de la matière poétique."

Joël Pommerat, Théâtres en présence, p. 11


"J'ai vraiment le sentiment que c'est l'époque qui lit à travers moi "

Roger Planchon, metteur en scène

Entretien de Roger Planchon avec Jean-François Halté et CharlesTordjman, Pratiques, n°15/16, juillet, 1977 : 

C.Tordjman : Tu refuses la conception du crézteur original et omnisicient.
R.Planchon : Oui, oui, absolument. Je crois trop à l'histoire. Evidemment, à l'origine, la démarche est intuitive. Je lis le texte, j'ai une intuition. Mais à la fin, c'est préparé par toutes mes lectures, par tout le climat ambiant. J'ai vraiment le sentiment que c'est l'époque qui lit à travers moi.

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"Le style, c'est l'homme même", Buffon  


"Le thème de tout roman, c'est le conflit d'un personnage romanesque avec des choses et des hommes qu'il
découvre en perspective à mesure qu'il avance, qu'il connaît d'abord mal, et qu'il ne comprend jamais tout à fait." Alain
« Tous les personnages sont des dormeurs clandestins nourris de nos rêves et de nos pensées. », Sylvie Germain, Les Personnages, .
    « Un personnage de roman est simplifié et construit. On peut le comprendre. Dans la vie réelle, les êtres vivants sont des énigmes dangereuses. » André Maurois (1885-1967)
    Albert Camus écrit dans L'Homme révolté : « Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. »



"Tempo è galant'uomo"

Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (III, 5)



La scène imaginaire de Joël Pommerat : lundi 10 juin 2013 à l'Odéon-Théâtre de l'Europe


Portraits de metteurs en scène européens : de quoi est fait l'imaginaire d'un metteur en scène ?
dans le cadre des Bibliothèques de l'Odéon.
Diffusion sur France-Culture de la scène imaginaire autour de Joël Pommerat : dimanche 23 juin à 21h. 


Première lecture choisie par Joël Pommerat : André Breton,  Manifeste du Surréalisme :
"Composition surréaliste écrite, ou premier et dernier jet", texte lu par Marie Piemontese.

cf. Rubrique : Atelier d'écriture et de ré-écriture en palimpseste

à suivre...



 La recherche d'une écriture collective en lien avec le "théâtre d'action" de Joël Pommerat, une expérience de "théâtres en présence" : consubstantialité de l'écriture sur plateau du dramaturge et metteur en scène en présence des comédiens, du scénographe, des techniciens lumière et son, de la costumière, des costumes et des accessoires...

 cf. Rubrique Dialogue intergénérationnel :
Les rencontres avec Joël Pommerat,Jean-François Sivadier, Maryse Wolinski, Frédéric Beigbeder, Fabrice Roger-Lacan et Isabelle Nanty, Arnaud Denis et David Zéboulon...
+ Les sujets de dissertation du 1er trimestre : à suivre...

Notes prises à partir de l'Entretien accordé par Joël Pommerat à l'issue de la représentation de La Réunification des deux Corées  :
-- Comment écrivez-vous ?
-- L'écriture se fait dans le temps du travail sur le plateau. Idée de pièce dans le dispositif scénique (aucun travail de réflexion préliminaire). Je savais que je voulais écrire beaucoup d'histoires.
Chantier d'improvisation d'écritures mêlées pour définir ces histoires-là.
2 mois d'ateliers avec des comédiens : écriture de ces histoires au cours d'un processus de collaboration avec les acteurs avec utilisation de la vidéo.
Aller-retour : travail d'imagination/auteur et d'inspiration en fonction des propositions des acteurs.
L'idée surgit quand on voit un comédien se déplacer dans un certain espace, une certaine lumière.
-- L'ordre des scènes ?
-- Grand risque que toutes ces histoires n'arrivent pas à se relier les unes aux autres et aboutissent à une suite de scènes comme on en voit dans les écoles de théâtre.
C'est très important l'ordre des choses, le montage, l'écriture.
Un certain ordre d'une scène par rapport à une autre enrichit : une scène peut-être nourrie de la scène qui a précédé.
Tout ce que j'avais pensé, imaginé s'est avéré pas si intéressant que ça.
J'ai cherché, jusqu'au moment où il y a une sorte d'évidence qui s'impose.
C'est la pièce qui commande. Ce n'est pas moi qui projette la solution. C'est la scène qui m'apparaît de façon accidentelle. Je suis parti du thème. J'ai écrit une dizaine de plus que celles vues ce soir qui me paraissaient intéressantes de façon isolée mais effet d'inutilité : toutes seules, elles ne se justifiaient pas.


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 La scène imaginaire des Lycéens 
 poètes, romanciers, dramaturges, metteurs en scène, acteurs et spectateurs de leur propre vie. 

"On ne pense que par images, si tu veux être philosophe, écris des romans", Albert Camus
Pas de deux générationnels et intergénérationnels en "cercles/fictions"
 Palimpsestes ou le temps retrouvé de la reconnaissance.

"J'ai écrit pour pouvoir penser", Joël Pommerat, Théâtres en présence


Pas de deux générationnels et intergénérationnels en "cercles/fictions"
 Palimpsestes ou le temps retrouvé de la reconnaissance.


"J'ai écrit pour pouvoir penser", Joël Pommerat, Théâtres en présence

Notes prises à partir de l'Entretien accordé par Joël Pommerat à Christophe Triau (Bpi Centre Pompidou) :

"j'ai l'idée que je travaille pour chercher ... pour chercher un petit peu ce que c'est que",
ce que c'est que .. le théâtre pour Joël Pommerat, ..  le roman pour les romanciers lycéens internautes.

-- C'est bien le théâtre qui a toujours incarné ce désir-là, ce choix d'une voie artistique artistique ? (là où tu irais explorer artistiquement quelque chose)
 -- C'est le théâtre mais j'ai conscience que ça aurait pu être autre chose, plus que le théâtre, c'est être artiste. Je cherche un autre mot mais je n'en trouve pas de meilleur. J'ai eu la chance de découvrir un auteur qui s'appelle Marcel Proust. J'ai eu la chance de l'incarner dans un fiction-documentaire : moitié documentaire, moitié fiction), c'est quelqu'un qui voue son existence à la question de savoir s'il va pouvoir ou pas devenir un écrivain, mais c'est en se posant cette question mais en agissant dans le sens de cette question qu'il fait action artistique. On est aussi artiste en se trompant, en ratant. Il y a des artistes qui n'ont jamais pu, eu la possibilité de rendre compte de leur travail. Et ce n'est pas le fait qu'ils soient restés ignorés ou que leur oeuvre soit restée à l'intérieur qui fait qu'ils soient moins artistes, pour moi. Si je n'avais pas rencontré le théâtre entre 19 et 23 ans, ç'aurait pu être autre chose que le théâtre. Un jour je me suis dit : de toute façon, c'est avec le théâtre que tu vas continuer cette quête d'être un artiste, et il n'y a pas de raison d'en sortir, de papillonner.

"Et ne vous piquez point d'une folle vitesse"... 
Nicolas Boileau, "Art poétique" 
  



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"Il est plus facile de mourir que d'aimer / C'est pourquoi je me donne le mal de vivre", Aragon, Elsa

"Il est plus facile de mourir que d'aimer / C'est pourquoi je me donne le mal de vivre"
 Aragon, Elsa


Le Chevalier à la croisée des chemins, Victor Mikhailovich Vasnetsov (1878) 



 L'écriture d'un roman pour rendre son temps au temps 

"Le temps lui-même est une forme", Roland Barthes


Notes prises à partir de l'Entretien accordé par Joël Pommerat à Christophe Triau (Bpi Centre Pompidou) :


-- La question du temps qui recoupe et va rejoindre les autres questions que tu as abordées.
-- Quand j'ai commencé à oser prétendre, à l'époque, non pas être un auteur mais quelqu'un qui allait s'aventurer dans l'écriture, ensuite oser être (quelqu'un que je ne contestais pas à l'époque) metteur en scène, je n'étais pas du tout assuré, pas du tout confiant et je ne pouvais pas imaginer un fonctionnement autrement que dans le temps, avec le temps. Je ne pouvais pas envisager de me mettre la pression en me disant, voilà : est-ce que je suis un auteur ? Est-ce que j'ai ma légitimité à me prétendre metteur en scène, à convoquer un spectacle, et dès le départ je me suis situé, et ça m'a vraiment très bien  convenu (dans la ligne des gens qui...) dans une philosophie du temps qu'on prend, de la tentative. On ne réussit pas immédiatement, c'est par le travail (alors que je conteste ce discours : "le travail c'est la santé"), là j'avais la conviction que c'était en faisant les choses, en les faisant, en les refaisant, en faisant des essais, en échouant, que j'allais apprendre (et cette idée ne m'a jamais non plus quitté). Je n'étais pas dans la position de l'artiste qui vient avec quelque chose à dire ou à proposer aux autres. J'étais dans la position de celui qui essaie de devenir artiste et convaincu (et là je parle d'un âge de 23, 25, 26 ans), qui s'est dit : c'est ça que je veux être, non pas la fonction sociale mais la manière d'être, c'est ça que je veux être, que je réussisse ou pas, ce n'est pas indifférent, mais ce n'est pas ça le premier sujet, le premier sujet c'est comment je vais construire un chemin personnel, relié évidemment aux autres, mais comment je vais fabriquer ça, d'abord de façon assez solitaire relié à la pensée, à l'écriture, ensuite en ouvrant vers les autres, des partenaires, des collaborateurs, puis vers le public, quand j'ai osé, vers 30 ans, porter à la scène des idées d'écriture que j'avais, de porter à la scène des spectacles..Je me suis toujours dit : voyons ce qui va se passer dans les 10, 20, 30 années : j'étais vraiment sur des perspectives aussi longues parce que de toute façon, réussissant ou ne réussissant pas, j'allais non pas être un artiste, mais que j'allais tenter d'en devenir un, et cette tentative c'était déjà un plaisir, déjà une joie, un vrai sillon qui allait occuper toute mon existence, et je ne me suis pas fait de souci, et d'ailleurs entre parenthèses, on dit aujourd'hui que voilà, ma reconnaissance, la reconnaissance de ma compagnie s'est faite relativement tard (je ne sais pas si on peut la situer, dans les années 2000), ça veut dire que j'ai commencé à faire du théâtre au début des années 1990, on parle comme une sorte de galère ou de difficultés, moi je ne l'ai pas du tout vécu comme ça. Bien sûr qu'à un moment donné on se disait comment on fait pour faire venir des gens dans la salle, parce que faire venir des gens dans la salle, ce n'est pas seulement une question de valeur d'un spectacle sur le plateau mais c'est aussi un travail. Bien sûr que ça me préoccupait de savoir que les acteurs qui jouaient dans mes spectacles ne jouent pas devant des salles vides, bien sûr que tout ça c'était important aussi, mais la notion de réussite en soi n'était pas finalement obsédante.
-- L'autre chose que je veux relier au temps, c'est l'idée que -- tu as dit que je faisais des spectacles-- , mais j'ai l'idée que je travaille pour chercher (c'est un petit peu prétentieux ce que je vais dire) pour chercher un petit peu ce que c'est que le théâtre*. Bien sûr que ça passe par faire des spectacles mais mon aventure, ma recherche, c'est un petit peu de questionner ce que ça peut être c'est le théâtre, avec mes moyens, avec le monde qui m'entoure, c'est le travail d'une vie, c'est dans la durée, c'est dans la fin qu'on pourra dire ou pas qu'il s'est passé ou pas quelque chose de ce point de vue là, il y a une justification autre que personnelle ou égoïste qui justifie ce que j'ai fait, ça on verra, c'est pas quelque chose qui doit être dans l'instant une préoccupation, cela se conjugue avec l'évolution d'une vie, le passage d'une vie, et voilà.


"Tempo è galant'uomo"
Le Mariage de Figaro, Beaumarchais (III,5)





"Celui ou celle qui chante"


© Élisabeth Carecchio
  La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat

Dès leur fondation, les deux régimes du Nord et du Sud ont déclaré représenter l'ensemble de la Corée. Au Sud, la Corée du Nord reste toujours officiellement désignée comme la "province du nord". Le terme de "Corée" se traduit d'ailleurs différemment dans le nom officiel de chacun des deux Etats. La guerre de Corée est souvent analysée comme un conflit fratricide où la Corée aurait été la victime des antagonismes entre les deux superpuissances de la guerre froide.

"C'est la contradiction qui donne la vie en littérature"
Balzac, Illusions perdues



"Et vit en même temps et son jour et sa nuit"
 Joachim du Bellay, Les Regrets

 
"De la musique avant toute chose"... Verlaine, "Art poétique"

"L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible", Paul Klee